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Dans le conseil municipal, Patrick Lesec l'agriculteur joue collectif.

 

Patrick Lesec est au travail depuis 6h30 ce matin. "Je suis un peu en retard car J'ai du voir le vétérinaire pour une vache" s'excuse-t-il. A 50 ans, le second adjoint de Saint-Péran, exploite une ferme de 75 ha en vaches laitières. C'est une des deux exploitations qui ont leur siège social sur la commune. "Si je me suis impliqué au niveau du conseil municipal c'est parce que je pense que les agriculteurs, de moins en moins nombreux, doivent être présents pour faire reconnaître leur rôle et contribuer à la valorisation du territoire".

En 2004 sa volonté d'obtenir la réouverture d'une école pour répondre au besoin d'une population jeune arrivant dans le nouveau lotissement allait crystaliser l'opposition avec son premier adjoint.

 

Comme tous les élus d'alors, Patrick regrettait bien sûr qu'il n'y ai plus d'école "Mais ça faisait bien plus de dix ans que l'école publique, puis l'école des sœurs avaient fermées ". L'offre d'écoles pour répondre aux choix différenciés des parents, s'était développée dans les communes tout autour. "Demander la réouverture d'une école publique n'était pas réaliste, pensait-il, et cela aurait mobilisé toute la capacité financière de la commune en terme d'investissement et de fonctionnement". L'équipe de Loïck Richard proposait une vision plus mesurée du développement démographique de la commune. "On projetait quatre ou cinq nouvelles maisons par an maximum, précise Patrick. Pas suffisant pour les 15 naissances nécessaires à la réouverture de classes et en admettant que tous les parent soient partisans du public. Nous n'en portions pas moins, conclut Patrick, un projet d'investissement ambitieux avec la salle multifonction".

 

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Réinvestir son expérience

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D'avantage que l'école publique, pour ses initiateurs, cet équipement allait servir à tous les habitants, constituer un trait d'union entre les Saint-Pérannais de tous âges et de toutes origines et préserverait la vocation de la commune à être un carrefour d'animation. L'important pour Patrick était que continue à souffler "l'esprit de Saint Péran". La salle de la Gonelle constituerait le creuset d'une identité Saint-Pérannaise. Cette question de "l'esprit" et de "l'identité" fonde l'engagement de Patrick. "Les gens sont attachés à leur village, à son histoire. On peut faire des regroupements mais on a besoin d'avoir notre blason. C'est vrais dans toutes les régions du monde. Mais attention ça n'empêche pas d'être ouvert, de coopérer avec les autres communes pour mettre et se donner des moyens ensemble..."

Ce sont ces idées et l'expérience acquises pendant six ans que Patrick propose de réinvestir dans l'équipe que compose Maurice Renault en 2014.  "Je ne me voyais pas repartir comme Maire. C'est une fonction lourde. Il faut être capable et c'est très prenant. Mais, reconnait-il, je ne dis pas que cela ne m'a pas effleuré l'esprit."

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Pas pour la gloire !


Etre adjoint c'est être dans l'action au quotidien, davantage que les conseillers "mais il faut qu'on fasse attention de ne pas se couper des autres", s'inquiète Patrick." Homme d'action concret, pragmatique, comme adjoint aux travaux il pilote le travail des entreprises qui interviennent pour la commune, ainsi celui des deux employés communaux

"On fait attention à ce qu'ils soient autonomes, mais pour des travaux spécifiques on va voir avec eux. On peut mettre la main à la pâte". Ainsi hier matin il assurait l'approvisionnement du chantier d'un appartement que la commune rénove pour en faire un logement social. "Ici on se fait remarquer par notre travail. On ne le fait pas pour la gloire."

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Sa vision de l'avenir est ouverte et optimiste. Il a confiance dans le monde dans lequel vont vivre ses trois enfants, deux grandes filles et un plus jeune garçon. "Je crois en l'avenir du territoire. On a de la chance d'être situé dans le croissant Monfort, Plélan, Ploermel ouvert vers la côte de chaque côté, à moins d'une heure. Et pas loin de Rennes, une si belle ville !"

Attaché à son métier, l'agriculteur ne redoute pas le développement touristique qui peut se faire en hosmose avec son activité. "Il faut que nous résistions à la tentation des élevages laitiers très concentrés et hors sols. Bien sûr c'est de plus en plus difficile de mener les animaux à l'herbe mais il faut faire attention à ce que les gens continuent de voir les animaux".

 

Il est aussi très favorable à la transition énergétique. "Les éoliennes - il y a un parc proche de sa maison et la commune porte un nouveau projet - moi ça ne me gène pas. Je les regarde et ça m'informe sur la météo et le vent", plaisante-t-il. Il est convaincu qu'il faut faire de nouveaux choix énergétique et que cela pourra assurer le dynamisme de la région. "Ca va vite évoluer. Tout le monde va chercher et choisir des moyens de transports plus économiques et écologiques... Oui, mais attention, précise-t-il, Si on ne veut pas que nos campagnes meurent, il faut veiller au maillage routier".

 

Composer avec les contraintes écologiques

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"Un village c'est le patrimoine immobilier et naturel bien sûr mais c'est surtout la vie de ses habitants, donc le développement des habitations, des réseaux et des moyens de mobilité, des espaces de travail. Ce sont des contraintes écologiques avec lesquelles il faut composer. Et de pester contre une réglementation des zones humides qui vient d'empêcher la commune de lotir un terrain municipal. "Des zones humides ce n'est pas ce qui manque ici et pour accueillir de nouveaux habitants encore une fois on risque de grignoter la terre agricole, de plus en plus rare ! ".

 

Ainsi Patrick, l'agriculteur, adjoint aux travaux, défend une vision du développement de sa commune. "On a envie de laisser une empreinte, on n'a pas que son travail dans la vie. Moi je me suis engagé pour que la commune progresse, soit plus accueillante, mieux équipée, que ses habitants, tous ensemble, soient contents d'y vivre".

A l'école primaire de Saint-Péran

 

Patrick n'est pas né à Saint-Péran, mais peu s'en faut. La ferme de ses parents était sur la commune de Paimpont, au village de Fourneau, à moins d'un kilomètre du centre bourg de Saint-Péran. Patrick y a suivi sa scolarité primaire, à l'école des sœurs qui a fermé en 95. Plus tard, ses parents qui cherchaient une implantation plus fonctionnelle ont acheté un terrain et aménagé leur ferme 500 m plus loin, sur le territoire de Saint-Péran. C'est là qu'aujourd'hui habite et travaille Patrick.

 

Le jeune Patrick se forme en alternance sur l'exploitation familiale. Le CAPA et le BEPA en poche, il poursuit ses études à Janzé puis à l'école de la Lande du Breuil à Rennes. Titulaire d'un BTSA il trouve un emploi de contrôleur laitier. Au bout de trois ans il reprend une petite exploitation de 25 ha et s'associe en Gaec avec ses parents, jusqu'à leur départ en retraite en 2007. Il choisit alors d'exploiter seule la ferme, préférant employer un salarié. Son épouse elle, est directrice de l'école privée d'Iffendic.

 

"C'est une structure agricole que je pourrais exploiter seul, tient-il à préciser, mais avoir un salarié à mi-temps apporte de la sérénité et de la sécurité. Je peux prendre des vacances, me libérer plusieurs Dimanches dans l'année et bien sûr être disponible pour mes autres activités." Il s'est engagé à la FNSEA et est délégué à la coopérative Agrial et au centre de gestion, sans parler bien sûr, de son mandat municipal. Pour gérer l'emploi de son ouvrier agricole à mi-temps il adhère à un groupement d'employeurs départemental. "C'est un fonctionnement très souple. On s'arrange bien avec mes collègues et notre salarié. Un de mes collègues est marathonien, alors quand il doit s'entrainer on sait bousculer le planning". Patrick est un agriculteur entrepreneur, bien dans son époque.

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Un premier mandat comme conseiller.

 

C'est aux élections de 2008 que Patrick a suivi Loïck Richard premier

adjoint sortant. Déjà sa mère avait fait un mandat de conseillère dans une municipalité précédente. Il partage avec elle cette conviction : "On se retrouve avec un population moins rurale et notre profession est de moins en moins comprise et souvent chahutée au non de la défense de l'environnement. C'est important de montrer qu'on est là, ce que l'on fait, que l'on peut être utile à la gestion des biens commun. Les moyens techniques de la commune sont faibles. On peut faire bénéficier la collectivité de nos savoir faire et de nos matériels". Ce que Patrick ne manque pas de faire : on le voit souvent au volant de son tracteur-pelle - pas seulement au moment de la journée bénévoles - réaliser de petits travaux d'aménagement.

 

"Avec Loïck pendant six ans nous avons mené un beau projet aboutissant à la construction de la salle de la Gonelle." En 2014 Il restait à finaliser la construction. "Arrêter là en 2014 me donnait un goût d'inachevé". D'autant plus que Loïck avait décidé d'arrêter et que le mandat se terminait dans une ambiance apaisée, loin des tensions de l'élection de 2008 qui virent s'opposer la liste du maire sortant et celle de son premier adjoint.

 

Comme Isabelle Goven qui est repartie avec lui pour ce second mandat, Patrick apporte un regard distancé sur les circonstances et les enjeux d'un conflit qui a marqué l'histoire municipale de Saint-Péran. Il souligne d'abord que la commune connaissait depuis quelques années une croissance et un rajeunissement continu de sa population, accompagné d'une mutation sociologique.  Il évoque la tension larvée entre les "autochtones" et les "nouveaux venus". "Ronan Gueblez le maire est le premier à n'être pas originaire de la commune, comme la plupart des responsables de l'association "Du Bruit Dans le Bourg" qu'il avait créé et dont plusieurs siégaient au conseil. C'était un Maire très engagé et très disponible qui analysait vite. Mais du coup il donnait l'impression de prendre seul des décisions qui accéléraient l'évolution de la commune au profit des nouveaux venus".

 

Un portrait
tiré par Alain JAUNAULT
Patrick Lesec, deuxième adjoint de Saint Péran
Patrick Lesec en conseil municipal
Patrick Lesec sur le chantier de la journe bénévoles de Saint-Péran
Patrick Lesec à la jounée bénévoles de Saint-Péran
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