
Julien Davin, une "jeune pousse" au conseil municipal.
C'est avec fierté que julien Davin fait visiter sa maison au village de la Morinais (tout près de chez Bernard Barel, l'autre conseiller municipal). Une ancienne ferme achetée en 2012. "J'ai tout refait ici, presque à temps plein pendant trois ans", précise-t-il avec le sourire.
Un planning au cordeau
Quand Patrick Lesec et Maurice Renault sont venu le chercher en lui expliquant qu'ils avaient besoin au conseil de ses compétences techniques, Julien n'a pas hésité. "C'est vrai que la première année j'ai été très occupé pour suivre la fin du chantier de La Gonelle que l'ancienne municipalité avait lancé", remarque-t-il.
Son entreprise se développe et trouver le temps pour être présent au conseil et suivre les dossiers de la commissions travaux lui pose parfois des problèmes. "J'essaye de faire le maximum, mais parfois, quand je suis en déplacement et que je ne rentre pas le soir, il m'arrive de louper des réunions, ou d'arriver un peu en retard. Le travail, la vie de couple, les enfants, le conseil... Il faut tirer le planning au cordeau... Mais on arrive à faire !"
Pour Julien Davin et sa femme, s'installer à Saint Péran c'était retrouver l'ambiance du village rural de leur jeunesse dans les côtes d'Armor qu'ils avaient quitté pour aller travailler dans le bassin Rennais. "On a habité à Rennes, puis à Monfort, Mordelle en location... On en avait marre de payer un loyer, alors, en faisant la tournée des notaires et en se promenant autour de Plélan on a découvert Saint Péran".
Julien est électricien plombier. Comme chef de chantier il a longtemps travaillé en déplacement. "J'en avais marre d'être tout le temps parti et d'assurer la responsabilité de chantiers compliqués alors que mes chefs s'emblaient totalement se désintéresser de mon travail et ne me soutenaient pas." C'est ce qui va le décider à changer de vie et tenter l'aventure de l'entreprise individuelle. Cela a coïncidé avec son achat de la maison à la Morinais. Sa femme enchaîne les CDD dans le commerce et tout récemment à la Poste de Plélan. C'est elle qui assure la distribution du courrier sur la commune de Saint-Péran.
Jamais en douze ans le couple n'a regretté son choix d'implantation. "C'est un choix de vie de s'installer dans une commune rurale, précise Julien. On recherche la proximité de la nature et la convivialité. Ici on peut avoir des liens facilement, pas comme en ville.
Ils ont deux enfants un garçon et une fille de 10 et 12 ans. "Le choix du roi" s'amuse-t-il. " On était habitué dans notre enfance à vivre dans des communes sans écoles et sans commerces. On s'organise, ce n'est pas désagréable. On ne prend pas ça comme une corvée. Aujourd'hui, poursuit-il, Il y a de la jeunesse qui arrive à Saint Péran... Pour les enfants, un coup de vélo et ils sont au bourg et retrouvent des copains, copines. Et puis c'est un coup chez nous, un coup chez les autres. Ils nous envoient un petit message pour dire où ils sont. On est prudent mais il ne faut pas avoir peur de tout..."
Le maire remarque la "jeune pousse"
Julien a donc conduit de front la construction de sa maison et son nouveau projet professionnel : d'abord comme auto-entrepreneur pour tester, et maintenant comme artisan. L'ancien Maire, Loïc Richard, entrepreneur lui même, l'avait remarqué et n'a pas hésité à lui donner un coup de pouce en le désignant comme "jeune pousse" lors d'un concours organisé par la communauté de commune pour apporter un soutien aux jeunes entrepreneurs du territoire.
Un portrait tiré
Par Alain Jaunault


On veut décider pour nous
Si on évoque un nouveau mandat dans trois ans, Julien réfléchit. "Si d'autres candidats se présentent je laisserai volontiers ma place. Il faut permettre à tout le monde de voir ce que c'est. On apprend beaucoup... Mais si j'arrête je me mettrai dans le bureau du comité des fêtes car je veux continuer à prendre des responsabilités pour la vie du village. De toutes façon depuis mon plus jeune âge j'ai été engagé dans les associations.
Et si jamais il n'y avait personne pour prendre la suite Julien n'hésiterait pas repartirait " C'est très important de pérenniser un conseil municipal. Sinon tout ce qui sera fait sur la commune ne sera plus le choix des habitants. Je ne veux pas que la commune soit dirigée par une autre commune".